ANALYSES, SUIVIS ET DIAGNOSTICS DE LA QUALITE DES EAUX DE RIVIERES, PLANS D'EAU ET SOUS-BASSINS DE LA DORDOGNE
Depuis sa création, l’Etablissement a réalisé de nombreuses études sur la qualité de la Dordogne et de ses principaux affluents. La réalisation de ces bilans doit permettre d’établir un diagnostic de la qualité des eaux à un instant donné, d’évaluer la compatibilité de cette qualité avec les usages actuels ou futurs pour proposer des stratégies de dépollution permettant d’améliorer cette compatibilité. Ces études sont réalisées durant un laps de temps limité (une année ou une saison généralement), mais sont très précises d’un point de vue géographique (points de prélèvements et d’analyses de l’eau très nombreux sur le linéaire du cours principal et des affluents). Ces bilans mettent bien en évidence l’évolution spatiale de la qualité d’un cours d’eau.
Pour connaître la qualité des eaux, une autre stratégie existe. Il ne s’agit plus d’étudier en détail un cours d’eau sur un temps très court, mais au contraire analyser l’évolution d’un nombre plus réduits de points de prélèvements sur une période beaucoup plus longue. Cette stratégie est celle développée dans la mise en place de réseaux de mesures pérennes (RNB, RCD, RCS, …). Régulièrement les données issues de ces réseaux de mesures sont analysées par EPIDOR ou d’autres organismes pour mettre en évidence l’évolution temporelle de la qualité des eaux.
Une des particularités du bassin versant de la Dordogne est qu’il possède de nombreux barrages pour l’hydroélectricité. Ces barrages, construits pour la plupart dans les années 1940, créent de grandes retenues en amont et modifient donc le régime hydraulique. L’amont des barrages fonctionne comme un plan d’eau mais ce plan d’eau est toujours alimenté par des rivières. Les nutriments (azote et phosphore) et les matières en suspension charriés par les cours d’eau se retrouvent piégés dans ces retenues et participent alors à l’envasement et à l’enrichissement des eaux, provoquant à terme une eutrophisation des plans d’eau. EPIDOR s’est donc aussi intéressé à ce phénomène pour essayer de mieux en comprendre les origines et les conséquences. En effet, dans certains cas, cette eutrophisation peut se manifester par un développement de cyanobactéries (microorganismes photosynthétiques) qui peut perturber le fonctionnement des écosystèmes ainsi que les usages des plans d’eau en relation avec l’augmentation des concentrations en matières en suspension et de la production potentielle de toxines. Les usages les plus impactés sont les loisirs aquatiques et la production d’eau potable.